Crédit immobilier 2020 : les conditions d’accès commencent à se durcir
Conséquence de la recommandation du Haut Conseil de Stabilité Financière en décembre 2019, les banques restreignent les conditions d’accès aux prêts immobiliers. Selon l’Observatoire Crédit Logement / CSA, en janvier 2020, la durée des prêts a baissé et le niveau d’apport personnel est en hausse.
Le nombre de transactions immobilières 2019 doit beaucoup à la baisse historique des taux d’intérêt et l’allongement de la durée des prêts, qui ont facilité l’accès au crédit immobilier. Inquiet de voir les ménages trop s’endetter et rompre par la même occasion la stabilité financière des banques françaises, dont les marges s’amenuisent, le Haut Conseil de Stabilité Financière a imposé aux banques de limiter les durées de crédit à 25 ans et le taux d’endettement à 33%.
Ce n’est pas neutre, puisqu’en 2019, c’est près d’1/4 des dossiers de prêt qui ont été validés au-delà de ces seuils.
Les établissements financiers ont commencé à ajuster leur offre dès le mois de décembre et à durcir les conditions d’accès au crédit immobilier. Car même s’ils disposent d’un droit de dérogation, à hauteur de 15% de leur volume total, les banques préfèrent garder de la marge en ce début d’année.
Des prêts immobiliers moins longs
Conséquence directe : dès janvier 2020, la durée des prêts s’est établie à 227 mois en moyenne (19 ans), soit 5 mois de moins en moyenne qu’en décembre 2019…
La production globale de prêts de plus de 25 ans n’excède pas 1.3% en janvier 2020, contre 1/3 de la production pour des prêts de 15 à 20 ans.
Les emprunteurs doivent augmenter leur apport personnel
Toujours au mois de janvier, le niveau de l’apport personnel s’est nettement réhaussé (+ 9.1% en janvier contre – 5.5% en 2019) et l’indicateur de solvabilité des emprunteurs s’améliore.
Tout ceci n’est pas sans incidence puisque la part de la clientèle jeune et/ou modeste est, de fait, en baisse. Le rêve d’accession à la propriété semble clairement repoussé.
Des taux en hausse
Si les taux des crédits immobiliers (hors assurance) semblent stables, à 1.13% en moyenne, les banques, face à des clients conscients du durcissement de l’accès au crédit, ont augmenté légèrement leurs taux d’intérêt, malgré un contexte favorable au maintien des taux à bas niveau.